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tout ça vaut la peine "…la vie, si vous voulez le savoir, n'a pas besoin de nous pour se renouveler et se refaçonner sans cesse, pour se refaire et se transformer éternellement…" boris pasternak. aller au contenu accueil a propos julia margaret cameron et le « flou intentionnel » ← articles plus anciens caspar-david friedrich : voyage au fond de l’âme publié le 14 mars 2013 par romeojuliette (« le voyageur au dessus de la mer de nuages » 1818) caspar-david friedrich (1774 – 1840) est un peintre et dessinateur allemand considéré comme l’un des artistes les plus significatifs de la peinture romantique allemande du xix° siècle. son enfance est marquée par la mort de ses proches, un à un. cela influencera sa peinture, et ses deux thèmes de prédilection seront la mort et la nature. friedrich cherchera rapidement à donner une dimension spirituelle à ses tableaux. « l’art se présente comme médiateur entre la nature et l’homme. le modèle primitif est trop grand, trop sublime pour pouvoir être saisi. sa reproduction, oeuvre de l’homme, est plus proche des faibles . » « conserve en toi une pureté d’enfant. une véritable oeuvre d’art ne peut sortir que d’une âme pure . » « le peintre ne doit pas peindre seulement ce qu’il voit en face de lui, mais aussi ce qu’il voit en lui . » « ferme l’oeil de ton corps afin de voir ton tableau d’abord par l’oeil de l’esprit. puis mets au jour ce que tu as vu dans l’obscurité, afin que ta vision agisse sur d’autres, de l’extérieur vers l’intérieur . » publié dans non classé | 2 commentaires albert camus, l’homme sensuel… publié le 26 décembre 2012 par romeojuliette albert camus (1913-1960), prix nobel de littérature en 1957, fut écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, essayiste et fut aussi, comme on le sait, un journaliste militant engagé dans la résistance française et dans les combats moraux de l’après guerre. camus développe dans son oeuvre un humanisme fondé sur la prise de conscience de l’absurdité de la condition humaine mais aussi de la révolte comme réponse à cette absurdité, révolte qui conduit à l’action et « donne un sens au monde et à l’existence ». son oeuvre (théâtre, romans, nouvelles, essais) , exceptionnelle à plus d’un titre, comprend les ouvrages bien connus : caligula, le mythe de sisyphe, l’etranger, la peste, l’etat de siège, les justes, l’homme révolté, la chute… mais il est un camus qui est peut-être moins connu et c’est le camus hors du temps, de la politique, un camus sensuel, qui nous fait plonger dans ce qui fait l’âme de la terre, du soleil, de la mer, dans ce qui fait, finalement l’âme de l’homme. c’est le camus que nous découvrons dans « noces à tipasa « , écrit en 1939, un texte absolument magnifique! « au printemps, tipasa est habité par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. a certaines heures, la campagne est noire de soleil. les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils.. . » (folio, p 11) « ici même, je sais que jamais je ne m’approcherai assez du monde. il me faut être nu et puis plonger dans la mer, encore tout parfumé de essences de la terre, laver celles-ci dans celle-là, et nouer sur ma peau l’étreinte pour laquelle soupirent lèvres à lèvres depuis si longtemps la terre et la mer. entré dans l’eau, c’est le saisissement, la montée d’une glu froide et opaque, puis le plongeon dans le bourdonnement des oreilles, le nez coulant et la bouche amère – la nage, les bras vernis d’eau sortis de la mer pour se dorer dans le soleil et rabattus dans une torsion de tous les muscles; la course de l’eau sur mon corps, cette possession tumultueuse de l’onde par mes jambes – et l’absence d’horizon. sur le rivage, c’est la chute sur le sable, abandonné au monde, rentré dans ma pesanteur de chair et d’os, abruti de soleil, avec, de loin en loin, un regard pour mes bras où les flaques de peau sèche découvrent, avec le glissement de l’eau, le duvet blond et la poussière de sel. je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure. il n’y a qu’un seul amour dans ce monde. étreindre un corps de femme, c’est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer… » (folio, pp 15-16) publié dans non classé | un commentaire ne me demande plus de mots, ô mon amie… publié le 11 novembre 2012 par romeojuliette rémy de gourmont (1858-1915) était romancier, journaliste, critique d’art proche des symbolistes. la meilleure formule pour le « définir » serait peut-être : « un sceptique qui avait le mysticisme de la volupté »…il semble en effet que rémy de gourmont ait été un homme assez tendre – trop tendre, même – et tout cuirassé d’ironie. les « lettres à sixtine » sont des lettres d’amour écrites en 1887 à berthe de courrière, modèle et légataire universelle du sculpteur auguste clésinger. devenu son amant, elle lui inspire des lettres passionnées, qui seront publiées en 1921. berthe de courrière restera toujours dévouée à rémy de gourmont. elle inspirera son roman « sixtine » (1890). la lettre d’amour est un genre littéraire difficile, et tout son charme réside dans une vibration toute particulière qu’elle éveille en l’âme du lecteur…à condition qu’il soit tout entier dans un état de réceptivité propice, en état de grâce… « ne me demande plus de mots, ô mon amie / des mots doux et choisis, pour leur grâce, un à un, / des mots dont le murmure épand comme un parfum, / ne me demande plus de mots, ô mon amie. ne me demande plus de phrases, mon amie, / des phrases sur l’enclume au marteau martelées, / des phrases qui font un bruit d’ailes envolées, / ne me demande plus de phrases, mon amie. ne me demande plus de vers, ô mon amie, / des vers dont la beauté modelée à ton corps / a trempé ses contours dans le rose et les ors, / ne me demande plus de vers, ô mon amie. ne me demande plus de prose, ô mon amie, / de prose dont l’airain vibre et sonne, superbe, / ma tendresse dédaigne et dépasse le verbe, / ne me demande plus de prose, ô mon amie. demande moi plutôt de l’amour, mon amie, / de l’amour où les coeurs se fondent, profusés, / car je n’ai plus de mots, je n’ai que des baisers, / demande moi plutôt de l’amour, mon amie. » intérieurement , 12-22 septembre 1887. « lettres à sixtine », p 190, dans la très belle édition d’andré plicque de 1927, numérotée et illustrée de splendides bois gravés de paul baudier. publié dans non classé | laisser un commentaire mary oliver : les oies sauvages publié le 18 août 2012 par romeojuliette mary oliver (née en 1935) est une poétesse américaine . voir ici . « tu n’as pas à faire preuve de bonté. / tu n’as pas à faire pénitence / et parcourir cent kilomètres sur les genoux dans le désert. il te suffit de laisser le doux animal de ton corps aimer / ce qu’il a envie d’aimer. parle moi de désespoir, de ton désespoir, et je te parlerai du mien. pendant ce temps, la terre continue de tourner. / pendant ce temps, le soleil et les perles limpides de la pluie traversent les paysages, / balayant les prairies et les arbres enracinés, / les montagnes et les rivières. pendant ce temps, là-haut, dans le bleu pur du ciel, / les oies sauvages reviennent, une fois encore, au pays. qui que tu sois, quelle que soit la profondeur de ta solitude, / le monde s’offre à ton imagination, / comme les oies sauvages, il t’appelle de son cri strident et exaltant. sans cesse, il proclame ta place / au sein de la famille des choses de l’univers. » in « dream work » , cité par terry tempest williams dans « refuge » (ed gallmeister 2012) publié dans non classé | 2 commentaires rainer maria rilke : « est-il possible…? » publié le 14 juillet 2012 par romeojuliette rainer maria rilke (1875-1926), écrivain de langue allemande, est surtout connu comme poète. mais il écrivit aussi des nouvelles, des pièces de théatre et un « roman » : « l